Création de l'union des Métiers de l'influence et des Créateurs de Contenus

Face aux dérives d’une poignée d’influenceurs et à la régulation que souhaite mettre en place le gouvernement mais aussi certains députés, les agences de marketing d’influence souhaitent parler d’une seule voix et faire des propositions concrètes.

UMICC

LA PREMIERE FEDERATION PROFESSIONNELLE DU SECTEUR

L’UMICC (Union des Métiers de l’Influence et des Créateurs de Contenus) est le syndicat regroupant les acteurs du secteur de l’influence : agences d’influence, agences de créateurs de contenus, créateurs de contenus, etc. Sa raison d’être est de porter les intérêts des acteurs de l’influence, en particulier ceux des créateurs de contenus, auprès de leurs parties prenantes et agir pour le développement d’une influence plus responsable afin de protéger les consommateurs. L’UMICC a pour mission de promouvoir une image positive du secteur et des créateurs de contenus auprès du public et dans les médias, proposer les évolutions et réformes nécessaires aux pouvoirs publics afin que le secteur de l’influence bénéficie d’un environnement adapté à son développement et faciliter le travail quotidien des créateurs de contenus en les aidant à connaître leurs droits et leurs devoirs.

TIRER LE SECTEUR VERS LE HAUT

L’idée a émergé lors des tables rondes organisées à Bercy, qui veut surveiller de près les pratiques des stars d’Internet. L’UMICC a pour objectif, selon sa présidente (provisoire, en attendant des élections officielles) Carine Fernandez - fondatrice de l’agence Point d’Orgue - de « tirer ce secteur vers le haut ». Sa création survient alors que ces entreprises et les personnalités qu’elles représentent sont questionnées par le ministère de l’Economie et la répression des fraudes (DGCCRF), en raison de polémiques déclenchées par une poignée d’influenceurs « non responsables » (500 sur 150 000, soit 0,33% !). Participant donc aux tables rondes en cours sur le secteur au ministère de l’Economie, les agences de l’UMICC militent notamment pour la création d’un statut juridique du créateur de contenus, l’obligation de signatures de contrats pour les prestations entre influenceurs, agences et/ou marques, et une formation des entreprises aux bonnes pratiques en ligne. Elles demandent, aussi, « plus de moyens » pour la DGCCRF, « pour pouvoir effectuer des contrôles et agir plus vite dès lors qu’ils constatent des manquements, afin d’en faire des exemples », ajoute Carine Fernandez. Fondée par sept agences majeures du secteur (Smile Conseil, Bump, Follow, Point d’Orgue, Reech, Influence4You et Spoutnik), cette fédération du secteur de l’influence dit compter déjà 30 demandes d’adhésion d’agences connues du marché et 100 demandes de la part de créateurs de contenus, parmi les plus célèbres.

L’INFLUENCE RESPONSABLE COMME LEITMOTIV

Les candidats à l’adhésion devront se conformer à une charte de bonnes pratiques et un règlement intérieur, vantant un certain niveau d’éthique et de responsabilité. Le syndicat compte par ailleurs lancer un « label créateur » pour les influenceurs membres de la fédération qui disposent déjà du certificat de l’influence responsable. Complémentaire de ce certificat « qui informe sur le cadre légal », ce label ira « un peu plus loin » sur les enjeux d’éthique, et pourra interdire, par exemple, le dropshipping, explique Carine Fernandez à propos de cette pratique qui consiste à faire passer pour des bons plans des articles qui valent deux à dix fois moins cher. Un label, « signe d’un respect strict des règles légales et déontologiques par les entreprises du secteur », existera aussi pour les agences. La présidente de la fédération ajoute que les agences dont le siège social n’est pas en France et les créateurs de contenus dont la résidence fiscale n’est pas en Europe, ne pourront pas adhérer à la fédération. Une mesure qui exclura, de fait, les influenceurs basés à Dubaï, souvent au cœur des polémiques liées au dropshipping, aux arnaques et aux placements de produits frauduleux. Certaines agences pointées du doigt, même basées en France, pourraient aussi être exclues. « Sur le principe, n’importe qui peut manifester son envie de rejoindre l’UMICC », rappelle Carine Fernandez. Mais « dans l’état, une agence comme Shauna Events, compte tenu des activités et des problématiques rencontrées serait clairement incompatible avec notre règlement intérieur et notre charte », ajoute-t-elle à propos de l’entreprise de celle qui se définit comme la « papesse des influenceurs », principalement issus de la téléréalité, Magali Berdah. Ainsi, la frontière entre agences de stars établies sur les réseaux sociaux et stars issues de la téléréalité se renforce, une fois de plus.

DE L’IMPORTANCE D’UNE ECOLE

L’école ffollozz a été conviée dès la première réunion de l’UMICC, avant même son officialisation. L’aspect éducatif et formateur de l’école a été rapidement pris en compte et légitime la création d’une fédération qui veut définir les bonnes pratiques. Si ffollozz n’est pas une agence, il est toutefois naturel qu’elle soit aux côtés de l’UMICC, d’autant plus que parmi les agences fondatrices, certaines accueillent nos étudiants en alternance ou sont intervenantes via des Masterclass ou des exercices pratiques. Et bien évidemment, l’influence éthique et le cadre légal font partie des enseignements majeurs de notre école.
 

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